Redonnez du sens à votre travail… Avec Spinoza
Le travail peut être source de liberté et d’épanouissement. A condition de ne pas exécuter ses missions mécaniquement, sans les remettre en question.
Inutiles, vaines, stériles… Ces adjectifs viennent spontanément à l’esprit de milliers de personnes lorsqu’elles décrivent leurs activités professionnelles. Un tiers des employés de bureau vont jusqu’à prétendre que leur boulot ne devrait pas exister, comme le révèle l’anthropologue David Graeber dans son essai Bullshit Jobs(Les Liens qui libèrent, 2018). Cette perte de sens – et donc de motivation – a même un nom, le brown-out, un concept popularisé par les chercheurs André Spicer et Mats Alvesson dans The Stupidity Paradox (Pearson, 2016, non traduit).
Un philosophe du XVIIe siècle, Baruch Spinoza, éclaire ce phénomène : il affirme que la méconnaissance d’une situation dans sa globalité est par définition aliénante. Exécuter une tâche sans connaître les raisons pour lesquelles on le fait se révèle source de mal-être. Au mieux, on peut se bercer d’illusions en prétendant que l’on reste décisionnaire à son petit niveau ; mais ce déni de réalité ne résiste pas longtemps. On finit par agir sans remettre en question ses actions, presque mécaniquement.